Les dauphins de Chine ("Lipotes vexillifer") ont apparemment été victimes de la surpêche et de la croissance du trafic des navires sur le fleuve bleu, a déclaré M. Pfluger.

"Même s'il devait en rester deux ou trois dans le fleuve, nous ne croyons pas qu'ils aient une chance de survivre", a-t-il ajouté. Selon lui, l'expédition est arrivée "trop tard". "C'est une tragédie, nous avons perdu cette espèce", a-t-il déploré.

A la fin des années 1970, les scientifiques estimaient à plusieurs centaines le nombre de "baiji" vivant dans le Yangtsé. En 1997, seuls treize de ces mammifères avaient pu être dénombrés. La dernière fois qu'un dauphin de Chine a pu être observé remonte à 2004, deux ans après le décès du dernier spécimen vivant en captivité.

Les autorités chinoises avaient bien déclaré un lac réserve pour les dauphins, mais ils n'ont trouvé aucun animal à y protéger. "La stratégie du gouvernement était bonne, mais nous n'avons pas eu le temps de la mettre en oeuvre", a souligné M. Pfluger.

Le chercheur suisse et ses collègues de six pays ont achevé à Wuhan, chef-lieu de la province de Hubei au centre de la Chine, leur traque de 3500 km qui avaient débuté il y a 39 jours. Deux bateaux ont participé à l'expédition.

Le Baiji devient donc la première espèce de cétacés de notre temps à disparaitre en raison de la destruction par l'homme de son habitat naturel et de ses ressources alimentaires.

Cette disparition met en relief les graves dangers qui menacent actuellement la faune asiatique dans son ensemble. Cette région du monde connait un essor économique très important, ce qui va de pair avec destruction du milieu naturel et pollution.

Les espèces de cétacés de rivière comme l'orcelle de l'Irrawady (Orcaella brevirostris) ou le marsouin aptère (Neophocoena phocoenoides) sont en train de suivre le même chemin que celui du Baiji. Espérons que des mesures suffisantes seront prises dans les prochaines années pour éviter la disparition de ces cétacés.

 Source : (www.tdg.ch) et Franck Drupaz (www.gecem.org)