Alors que l’on pensait que la découverte d’espèces était réservée aux bactéries des profondeurs des océans, ou aux confins des forêts tropicales, voilà que le groupe des cétacés compte à son tour une espèce de plus !
L’Orcaella heinsohni (du nom du chercheur George HEINSOHN, qui avait examiné dans les années 70 des cadavres de ces dauphins, avant leur identification) est un proche parent de l’Orcelle de l’Irrawady (Orcaella brevirostri).
C’est la combinaison de paramètres morphologiques et moléculaires, qui ont permis de les distinguer. Sur le plan morphologique :
-la coloration est différente : la nouvelle espèce possède une cape (coloration plus sombre à l’avant de la nageoire dorsale)
-différence de crânes -les nageoires dorsales et pectorales n’ont pas les mêmes dimensions Sur le plan moléculaire ;
-les analyses ADN montrent que les différences génétiques sont de 5.9% entre les Orcaella brevirostri d’Asie et Orcaella heinsohni.
Les différences génétiques entre les populations d’Asie et d’Australie d’Orcaella brevirostri sont presque nulles. Il a donc été accepté que les différences morphologiques et génétiques fussent suffisantes pour considérer l’Orcaella heinsohni comme une espèce à part entière.
Ces dauphins se trouvent dans des eaux peu profondes, marines, estuariennes ou fluviales du nord et du nord-est de l’Australie. Le genre Orcaella souffre de son habitat jusque dans les eaux asiatiques. En effet, ces dauphins côtiers vivent dans la zone marine qui subit le plus de nuisances anthropiques : réduction de l’habitat, pêche directe, diminution du nombre de proies par pêche humaine. Il semblerait que les côtes australiennes aient été un site de « refuge » pour cette espèce. Néanmoins, la croissance du tourisme et des pressions anthropiques menace déjà ces dauphins.
L’espèce ayant été découverte au mois de juillet 2005 par Isabel Beasley, une étudiante en doctorat à l'université James Cook et Peter Arnold du Musée du Queensland, il reste de nombreuses choses à découvrir à son sujet.
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